Les grandes vacances

Robert Doisneau et Daniel Pennac
hoëbeke, 1991

p 17

Très stoïque, grand-mère, devant le cadavre de la jarre... Elle a sorti une boîte d'allumettes de son tablier, elle me l'a tendue à moi, le plus petit de la bande, et elle a dit : « Sois gentil, OLivier, va mettre le feu à la maison, ça m'ôtera un gros souci. »

pp 77-81

« Réfléchissez bien...mmmh ?... rien à déclarer ? »
Puisque l'autorité le lui demande, voilà notre mère qui se met à prendre un air réfléchi : et que je te fronce les sourcils, et que je te gratte le menton, et que je te creuse ostensiblement la cervelle, puis, faisant signe au douanier de se pencher davantage, elle lui murmure, sur le ton de l'extrême confidence :
MÈRE : les gosses, derrière... vous n'avez rien remarqué ?
DOUANIER :... Nnnon...
MÈRE : C'est là-dedans que je planque le chocolat.
DOUANIER : Je vous demande pardon ?
MÈRE : Le chocolat et les montres suisses, je les cache dans les gosses. Il n'y a plus de place dans la voiture. Deux doigts dans la gorge à l'arrivée, et on récupère le tout, ni vu ni connu.

Mémoires
Marc Girod
Sun Sep 5 19:50:17 2021