Robespierre
Jean-Clément Martin, Perrin 2016-2018
- Introduction
- p. 9
-
La « Révolution française », commencée en juillet 1789,
s'achève — pour sa phase proprement révolutionnaire —
en juillet 1794.
Barère, Tallien et leurs amis ont parfaitement réussi leur tour de passe-passe.
En faisant oublier leurs propres responsabilités,
comme leurs liens étroits avec Maximilien,
ils ont fait de lui un météore inquiétant, ou inspirant,
sanctifié par le martyre ou voué aux gémonies,
destiné à hanter les générations suivantes,
chacune réinventant à sa guise ses caractéristiques.
- p. 10
-
Comment se fait-il qu'un homme dont la vie personnelle se résume
à si peu de choses, qui vécut sans argent,
qui ne disposait pas de relations remarquables,
qui n'eut jamais de pouvoirs exceptionnels,
ait pu jouer un rôle si extraordinaire ?
- 1. Portrait d'un jeune notable (1758-1789)
- 2. L'entrée en politique (1783-1789)
- 3. De « Robertspierre » à « l'Incorruptible » (1789-printemps 1791)
- Premiers réseaux, pp. 83-84
-
Il est le quarante-cinquième à prêter le serment du Jeu de paume,
le 20 juin 1789 ;
il est avec Mirabeau, Pétion et Buzot,
dans la délégation des vingt-quatre députés envoyés auprès du roi
par l'Assemblée le 9 juillet pour demander le retrait des troupes
massées autour de Versailles et de Paris,
la présence de ces soldats faisant craindre un coup de force
contre les états généraux ;
le 17, il fait partie aussi du groupe, plus nombreux,
qui accompagne Louis XVI dans son voyage à Paris.
- « Patriote » p. 89
-
Du 20 au 23 juillet, [il est] le principal opposant à la répression
des émeutes affectant le pays, passées dans l'histoire
sous le nom de « grande peur ».
Il s'oppose à ce que les émeutiers soient ipso facto
poursuivis comme « rebelles »,
justifiant dès lors les révoltes provoquées par la misère.
- L'appel aux principes, p. 93
-
Il est admis que Robespierre se fait vraiment remarquer,
au travers d'un discours imprimé fin septembre
et d'une intervention faite le 5 octobre,
lorsqu'il rouvre le débat à propos du veto qui est accordé au roi.
- Prise de parole, p. 101
-
En avril 1790, il est élu pour un mois président du club des Jacobins.
- 4. Le chef des Jacobins (printemps-septembre 1791)
- Entre principes et tactique, pp. 127-128
-
Robespierre donne sa définition du « peuple » :
« En général il n'y a rien d'aussi juste
ni d'aussi bon que le peuple,
toutes les fois qu'il n'est point irrité par l'excès de l'oppression. »
- Retour au politique, p. 131
-
Lorsque, le soir du 20 juin 1791, le roi s'enfuit,
prenant de court les députés et les autorités,
la Révolution connait une embardée inattendue,
qui va provoquer une rupture décisive entre les Jacobins.
- pp. 135-137
-
Le 15 juillet, les Cordeliers lancent une pétition pour appuyer
la déchéance du roi, que les Jacobins, encouragés par Laclos,
relaient le 16, entraînant la sission du club [...]
Le matin du 17, la découverte de deux hommes cachés sous la tribune
fait craindre un attentat contre le peuple.
Les deux voyeurs sont décapités, mais les rumeurs enflent
et incitent les députés à réclamer l'application de la loi martiale.
Enfin dans l'après-midi, à la suite d'affrontements
annonçant une émeute, la garde nationale ouvre le feu,
provoquant peut-être la mort d'une cinquantaine de personnes [...]
La minorité des Jacobins se reconstitue autour de Robespierre
et de Pétion, qui incarnent l'espoir de la poursuite de la Révolution [...]
La violence est d'autant plus possible contre les opposants
que la loi martiale est maintenue jusqu'au 7 août suivant ;
ce qui incite une partie de l'historiographie à parler de
« petite terreur », à l'instar de Brissot qui qualifiait
ainsi cette situation.
- 5. Le guide contesté (octobre 1791-septembre
1792) p. 151
-
En septembre 1791, Robespierre avait été couvert de louanges
par la gauche, de madame Roland à Barère, en passant par Brissot.
Il était alors « l'Incorruptible », le « Caton »,
oe « le plus vigoureux défenseur de la Liberté. »
Le 28 novembre, lorsqu'il est de retour à Paris,
il entame une nouvelle carrière politique [...]
Il est de fait écarté des centres du pouvoir.
- Trou d'air, p. 168
-
Le 20 avril, l'Assemblée déclare la guerre aux rois de Bohême et
de Hongrie (futur François II) et de Prusse avec une quasi-unanimité [...
Robespierre] demande la destitution de La Fayette.
- p. 172
-
On lui reproche sa démission, le 10 avril, du poste d'accusateur
public du tribunal criminel de Paris auquel il avait accédé
le 15 février [...] (Pendant ces deux mois,
il n'a pas exercé cette fonction, laissant son substitut participer
à la mise en place du tribunal).
- Le jugement de la rue, p. 178
-
Brissot et ses amis [...] prennent la tête de la guerre populaire
et révolutionnaire en proclamant la patrie en danger le 11 juillet.
- p. 179
-
La rupture est consommée avec Brissot et Vergnaud, lorsque le 29
juillet, Robespierre réclamme à son tour la déchéance du roi et la
mise en place d'une nouvelle Assemblée constituante.
- pp. 181-182
-
Il ne paraît pas impliqué dans les mesures répressives prises par
la Commune : saisie des journaux, confiscation des
passeports, arrestation des suspects, requisition de l'argenterie
et enfin, dès le 13 [août], installation du roi et de sa famille
dans la prison du Temple.
- Porte-à-faux, p. 184
-
Alors que les armées ennemies viennent d'entrer dans Verdun et
menacent directement Paris, les barrières de la ville se ferment
sur ordre de la Commune. Celle-ci laisse les sans-culottes traquer
les contre-révolutionnaires et faire des tris parmi les deux mille
six cent personnes emprisonnées, après avoir libéré les
prisonniers pour dettes, mais aussi, plus bizarrement, certains
contre-révolutionnaires avérés. Les massacres de prisonniers
commencent dès le 2 — ils vont durer cinq jours — et
sont connus immédiatement.
- 6. Le meneur indécis (septembre 1792-juillet 1793)
- Le temps des concurrences, p. 191
-
Le 21 septembre, sous la présidence de Pétion, et sans l'avoir
prémédité, les députés de la Convention, élus par une minorité
d'électeurs, instaurent la république en France.
- p. 193
-
[Robespierre] n'a pas de responsabilités politiques ou
administratives directes, mais il s'affirme comme la figure de
proue de ces Jacobins « de gauche » qui vont devenir les
« Montagnards »
- Condamner le roi, pp. 201-202
-
Le 15 janvier, l'Assemblée reconnaît, à la quasi-unanimité, la
culpabilité de Louis XVI pour conspiration contre la liberté de la
nation et attentat contre la sûreté de l'État ; elle refuse
aussi par 424 voix contre 281 de soumettre à la « ratification
du peuple » le jugement à venir [...] Le 18 janvier a lieu la
proclamation officielle de l'appel nominal. Sur les 721 députés
qui ont voté, 361 se sont prononcés pour la mort immédiate et 26
pour une exécution différée, soit 387 pour la mort sans
condition, auxquels il faudrait ajouter 44 votes pour la mort sous
condition. Face à ces 431 voix, 290 se sont exprimées en faveur de
la détention.
- Accepter le prix du sang, p. 206
-
Le 21 janvier, jour de l'exécution di roi, Robespierre [...]
conteste la création d'une loi à propos d'un cas particulier [...]
et surtout, ajoute-t-il, « au moment où vous allez effacer de
notre code pénal la peine de mort. »
- p. 207
-
Le 10 mars, il propose un article ainsi rédigé :
« La loi défend, sous peine de mort, tout attentat sontre la
sûreté générale de l'État », et estime que les écrits jugés
contre-révolutionnaires doivent tomber sous le coup de la loi.
- p. 209
-
Robespierre est lié à cette « nouvelle génération
politique, forgée à la cruauté des événements ».
Inutile pourtant de penser qu'il s'agit là d'un prélude à une
quelconque « terreur » inévitable dont Robespierre
serait l'instigateur.
Comme tous les députés, il pense que la « terreur » est
l'arme des despotes, indigne en république ; il emploie
cependant le mot en été 1793, comme un recours contre les ennemis.
- Les hésitations du printemps, pp 209-210
-
Si l'exécution du roi a eu lieu sans résistance malgré les
craintes du gouvernement, la guerre a pris une ampleur nouvelle
avec l'arrivée de l'Angleterre [entraînant] la décision le 24
février de lever trois cent mille hommes. [Robespierre] n'a pas su
rompre l'isolement dans lequel il se trouve depuis octobre 1791.
- pp 213-214
-
[Il prend] une position particulièrement mal comprise dans la
discussion ouverte, le 10 mars, autour de la création d'un
tribunal criminel extraordinaire. [La] Convention entend adopter
des « mesures énergiques » [...] Danton
[s'exclame] : « Soyons terribles pour dispenser le
peuple de l'être ! »
- p 215
-
La dénonciation du triumvirat révolutionnaire dirigeant la France
n'a pas attendu les pages du Quatrevingt-Treize de Victor
Hugo pour se répandre dans l'opinion, gommant les irréductibles
concurrences entre [Marat, Danton et Robespierre] qui ne sont pas
unis contre leurs ennemis communs.
- Dans les marges du coup d'État, p 217
-
La Convention, le 6 avril, installe le Comité de salut public
« chargé de surveiller et d'accélérer l'action du Comité
exécutif provisoire ». Ses neuf membres appartiennent à la
Plaine (dont Barère est l'illustration) ou à la Montagne, avec
Danton et Delacroix. Aucun Girondin n'en fait partie, pas plus que
Marat ni Robespierre.
- p 223
-
Le 31 mai, la Commune, appuyée par les Montagnards et une partie
de la Plaine, impose l'éviction des Girondins de l'Assemblée.
Dans ce coup d'État, Robespierre, malade et absent dix jours, est
demeuré au second plan.
- Le defenseur de la représentation populaire, p 230
-
Au détour d'une discussion sur les caractères de la
représentation, il fixe, le 16 juin, la distinction entre les
« lois », qui doivent « être formellement acceptées
par le peuple », et les « décrets », pris par les
représentants (les députés donc) sans nécessiter une approbation,
confirmant les pratiques adoptées après le 10 août 1792.
- p 231
-
Au moment où les conflits à l'intérieur comme sur les frontières
atteignent un sommet, alors que la Convention n'a pas de force
armée en propre et que le généraux continuent de se diviser entre
eux selon leurs trajectoires et leurs opinions, Robespierre
— qui partage là-dessus les positions de Marat —
arbitre les priorités en privilégiant l'alliance avec ce dernier
et les hébertistes.
Cette politique de compromis [...] est illustrée concrètement lors
de l'adoption de la Déclaration des droits de l'homme par la
Convention le 23 juin 1793.
- 7. L'épreuve du pouvoir (juillet 1793-avril 1794)
- L'entrée au Comité, pp. 235-236
-
Le 13 juillet, Robespierre lit devant la Convention, le plan
d'éducation laissé par Lepeletier de Saint-Fargeau [...]
La journée [...] a été beaucoup plus marquée par l'assassinat de
Marat par Charlotte Corday.
- p 237
-
Le paysage politique change d'autant plus que Danton se met en
retrait et ne siège plus au Comité de salut public.
- p 238
-
Le 10 juillet, Couthon et Saint-Just, proches de Robespierre, sont
élus au Comité de salut public, suivis de celui-ci le 26.
- Éviter la révolution du peuple, pp 239-240
-
Dans un discours fleuve, Barère brosse, le 1er août, un
tableau effrayant des menaces qui pèsent sur le pays [... il
propose entre autres] l'envoi de Marie-Antoinette devant le
Tribunal révolutionnaire.
- pp 241-242
-
Le curé Royer, de Châlon-sur-Saône, veut « mettre la terreur
à l'ordre du jour ».
- Alliances tactiques, pp 244-245
-
Le 5 septembre, une grande manifestation de sans-culottes
[réclame] des mesures exceptionnelles [...] La Convention applaudit
aux discours les plus revendicatifs [Danton, Drouet. Mais au
final] la Convention ne vote aucune loi instaurant « la
terreur à l'ordre du jour ».
- p 248
-
ll n'est qu'un des membres du Comité de Salut public, incapable
comme ses collègues, d'imposer leur politique des alliés bien
encombrants mais indispensables. Même la « loi des
suspects » du 17 septembre, dont la mauvaise réputation n'est
pas à faire, limite le champ des poursuites et ouvre même la voie
à des recours.
- Gouverner en révolution, pp 252-253
-
Contre Billaud-Varenne, il empêche l'envoi devant le Tribunal
révolutionnaire des soixante-treize Girondins qui avaient protesté
contre le 2 juin. En revanche, avec l'Assemblée, il accepte que
les vingt-deux Girondins les plus contestés, qu'il qualifie de
« chefs de la faction » et de « grands
criminels », soient, ainsi que Marie-Antoinette, Manon
Roland, et Olympe de Gouges, traduits devant le Tribunal
révolutionnaire, qui les condamnera tous et toutes à la mort.
Surtout, il [lance] l'enquête sur la liquidation [...] de la
Compagnie des Indes [...] Or Fabre et d'autres amis de Danton sont
mêlés à cet imbroglio politico-financier ; tout ce petit
monde sera arrêté à la fin de 1793 et guillotiné en 1794 [...]
Le processus qui débouchera en avril par l'élimination de Danton
est ainsi enclenché au moment même où Robespierre le défend encore.
- p 254
-
Les membres du Comité ne sont pas ignorants des jeux politiciens
qui se déroulent. En témoigne le rapport fait par Saint-Just le 16
octobre-25 vendémiaire an II « sur la loi contre les
Anglais ». Il dénonce la collusion entre les factions qui
surenchérissent sur la radicalité et déclare : « Vous
avez mis l'épouvante à l'ordre du jour ; elle ne devait
l'être que pour les méchants ; mais par un plan très bien
suivi de neutraliser les mesures en les outrant, la terreur qui
n'était faite que pour les ennemis du peuple, on a tout fait pour
la répandre sur le peuple lui-même [...] Il y a des factions dans
la République [...] il y a aussi quelques hommes impatients
d'arriver aux emplois [...] et de profiter de la
guerre. »
Cela explique qu'entre-temps, une révolution légale s'est opérée à
laquelle Robespierre a apporté la main. Le 10 octobre, la
Convention a suspendu l'application de la Constitution et déclaré
« le gouvernement révolutionnaire jusqu'à la paix »,
confiant au Comité de salut public la surveillance des généraux,
du conseil exécutif, des ministres, des corps constitués, en bref,
l'instituant donc en instance de gouvernement. Comme le dit
Saint-Just, chargé du rapport qui légitime ce véritable coup de
force : « les lois sont révolutionnaires, ceux qui les
exécutent ne le sont pas. »
- p 255
-
La confiscation du pouvoir par le Comité de salut public réalisée
avec l'assentiment de la majorité de l'Assemblée est bien menée
autant contre les luttes factionnelles et les agioteurs que contre
les étrangers aux frontières et les contre-révolutionnaires avérés
à l'intérieur du pays [...] Ainsi les comploteurs et autres
« fripons » se dénoncent-ils entre eux [à
Robespierre...] Nul ne peut ignorer cette évolution dans laquelle
Robespierre a joué un grand rôle sans en ếtre l'initiateur essentiel.
- p 256
-
La centralisation est confirmée et précisée le 29 novembre par
Billaud-Varenne et Barère définissant avec fermeté le cadre du
pouvoir : » La Convention gouverne seule [...] ; le
Comité de salut public [est] le bras qu'elle fait agir, mais nous
ne sommes pas le gouvernement. » [...] Ce gouvernement
révolutionnaire n'est ni la suite de ce qui précède ni le
couronnement de la Révolution, mais bien la suspension du
processus démocratique et la mise en place d'un régime d'exception
(ce qui sera précisément qualifié de « terreur » par la
suite).
- Révolution, nation et religion, p 260
-
Le calendrier révolutionnaire est mis en place le 5 octobre.
- Équilibrisme politique, pp 264-265
-
On peine à suivre l'historien américain Robert Palmer qualifiant
ces hommes de « terroristes » [...] Leur pouvoir demeure
incertain [... ils] étaient impliqués [dans des rapports de force]
l'orientation du comité est souvent réservée vis-à-vis de Robespierre.
- pp 265-266
-
Brissot et ses amis sont guillotinés. Robespierre a cédé aux
Jacobins, poussés par Hébert qui [...] avait porté les accusations
les plus graves et les plus ignobles dans le procès de la reine,
exécutée le 16 octobre [...] les femmes révolutionnaires ont été
fouettées publiquement.
- p 267
-
Alors que les rebelles de la Vendée et les fédéralistes de Lyon
sont soumis à une répression de plus en plus violente, Robespierre
manifeste sa désapprobation envers les hommes qui en sont
responsables, Ronsin, Collot d'Herbois et Fouché à Lyon, Carrier à
Nantes.
- Combats fratricides, pp 269-271
-
L'automne et l'hiver 1793-1794 comptent parmi les moments les plus
dramatiques de la Révolution. [Danton] : « je veux que
la terreur soit à l'ordre du jour ; je veux des peines plus
fortes, des châtiments plus effrayants contre les ennemis de la
liberté ; mais je veux qu'ils ne portent que sur eux
seuls. »
- p 272
-
Il est difficile de voir là une vision politique digne de ce nom,
qui annoncerait la révolution soviétique, comme une tradition
l'assure pourtant.
- Diversions et ttractations, pp 273-274
-
[À] partir de février 1794, les généraux sans-culottes sont
remplacés peu à peu par des officiers dépendant de Carnot [...]
Lorsque Jullien affronte Carrier à Nantes, [Robespierre] prend
part à l'offensive comtre les représentants en mission [...]
responsables d'exécutions massives.
- La terreur et la vertu, p 278
-
Il énonce [le 5 février 1794-17 pluviôse An II] les
« principes de morale politique qui doivent guider la
Convention nationale ».
- Le drame de germinal, pp 283-284
-
[Février-mars 1794, pluviôse-ventôse] On ne saura jamais ce que
Robespierre pense du rôle qu'il joue et que ses collègues lui
font jouer dnas ce conflits. Il est manifestement épuisé, si bien
qu'il se retire un mois de la vie publique [jusqu'au 13 mars].
- pp 288-289
-
Danton, Desmoulins, Philippeaux [...] sont arrêtés dans la nuit du
29 au 30 mars-9 au 10 germinal [et] rejoignent. en prison, Fabre
[...] Robespierre a signé avec dix-sept des vingt membres des
comités l'ordre d'arrestation rédigé par Amar [mots terribles le
31 mars].
- p 290
-
Danton et ses coaccusés sont exécutés le 5 avril.
- p 291
-
La condamnation [de Lucile Desmoulins] n'a-t-elle pas été
prononcée pour [que Robespierre] se dénonce en tentant une
démarche en [sa] faveur ? [...]
Robespierre a incontestablement été l'acteur clé
Il n'est pas pour autant le « président » du Comité de
salut public.
- p 292
-
« Thermidor s'est joué en germinal. »
- 8. L'idole abattue (avril-décembre 1794)
- La Révolution incarnée, p 300
-
C'est lui [...] qui va présider la fête du 8 juin suivant en
l'honneur de l'Être suprême [...]
Il y a fort à parier que ce soit contre lui, pour lui adresser un
avertissement, que la sœur du roi, Madame Élisabeth [...] est
envoyée à la Conciergerie le 9 mai, jugée le 10 et exécutée le 11.
- Pontife ou tyran, pp 303-305
-
Le lancement du culte de l'Être suprême suscite cependant moins de
conflits que la loi proposée par Couthon le 10 juin-22 prairial,
connue dans l'historiographie sous le nom de « loi de Grande
Terreur » [...] elle reprend les décrets de ventôse [...]
Deux siècles plus tard, les historiens se divisent pour savoir si
ce texte accentue la violence d'État, inaugurant donc la
« Grande Terreur », ou si au contraire — comme
nous le pensons —, elle est le moyen de rétablir le contrôle
des Comités sur la justice révolutionnaire, puisque les
commissions de tri dépendent exclusivement d'eux. Ce qui en
revanche fait l'unanimité est que cette nouvelle législation
renforce la mainmise des membres des Comités sur la justice
révolutionnaire, alors qu'ils exercent déjà, de facto, les
pouvoirs législatif et exécutif. Comment ne pas comprendre la peur
des députés devant le risque de voir le Comité de salut public
dirigé par un seul homme, qui serait Robespierre ?
- 9. Portrait du révolutionnaire en monstre
-
- Conclusion. L'âme et l'énigme
-
Histoire