Sans transition

Une nouvelle histoire de l'énergie
Jean-Baptiste Fressoz
Écocène, Seuil, janvier 2024
Introduction. Une histoire symbiotique de l'énergie
1. À la lueur d'une bougie
2. « L'âge de » : le phasisme matériel et ses problèmes
3. Une histoire boisée du charbon
4. Timber palace
5. Liaisons carbone
Du charbon dans les réservoirs, p. 127
La liquéfaction du charbon n'a pas disparu. De nos jours, en Afrique du Sud, une seule usine, celle de SASOL (South Africa Synthetic Oil) produit 7,6 millions de tonnes d'essence synthétique par an, un tiers des carburants sud-africains et trois fois plus que la production nazie à son apogée. Elle émet aussi plus de CO2 que le Portugal ou la Suisse.
p. 128
La voiture électrique a eu pour effet de renforcer la part du charbon face au pétrole dans la mobilité mondiale.
6. Carbon fallacy
7. Les racines de la croissance
Emballer la croissance, p. 173
Malgré les 4,9 milliards de tonnes de plastique qui se sont accumulées dans la biosphère, le bois reste la principale matière d'emballage.
Liqueurs noires et « énergie verte », p. 182
Inattendue : la croissance du bois dans le mix énergétique des pays riches [...] Un nouveau combustible apparaît dans les années 1970 : les granules de bois [...] Un autre résidu du bois a joué un rôle plus important encore : les liqueurs noires de l'industrie papetière.
p. 183
L'Europe brûle chaque année un peu moins de 200 millions de m3 de bois, presque deux fois plus qu'un siècle plus tôt. À ce bois dit « primaire », il faut ajouter l'équivalent de 250 millions de m3 de bois « secondaire » : résidus de l'industrie forestière et de l'industrie des panneaux, liqueurs noires de l'industrie papetière et bois « post-consommation » (cartons, papiers, bois de démolition). Ce dernier poste montre la porosité entre bois d'œuvre, bois d'industrie et bois d'énergie.
8. La pétrolisation du bois
9. Technocracy inc.
10. Les malthusiens atomiques
11. L'invention de la crise énergétique
L'effet logistique, p. 265
L'hydrogène liquide est trois fois moins dense en énergie que le carburant d'aviation et doit en outre être maintenu à -235°C.
p. 270
Finalement, ce qui fait défaut pour assurer la « transition douce » ce ne sont ni les ressources ni les technologies, mais le temps.
p. 271
Le but de Marchetti était de convaincre ses collègues de l'énorme inertie du système énergétique mondial [...] La suite des événements lui a donné entièrement raison. [Il s'est seulement] avéré trop optimiste.
p. 273
Les Science and Technology Studies des années 1980-2000 critiquaient certes le diffusionnisme mais se consacraient principalement à l'étude de l'innovation, à ses risques, ses controverses et à la « construction sociale » des techniques — des approches qui n'ont guère aidé à comprendre la nature du défi climatique caractérisé, au contraire, par une forte certitude et causé par la terrible inflexibilité des vieilles techniques.
[...] De nos jours encore, les études de diffusion technologique entravent la compréhension du défi climatique.
12. La carte technologique
Conclusion. Le poids de l'histoire
p. 321
Le but de ce livre n'était pas de critiquer la « transition » si l'on entend par ce terme le développement des énergies renouvelables, mais cette condition nécessaire est loin d'être suffisante et il est déraisonnable d'attendre des panneaux solaires et des éoliennes plus qu'ils ne peuvent offrir.

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