Les Anneaux de Saturne

W.G Sebald, 1995
Die Ringe des Saturn
Traduit de l'allemand par Bernard Kreiss
Gallimard folio, Actes Sud 1999

« Un livre inclassable, à la fois journal de voyage et fiction, autobiographie et encyclopédie. »
Oui, c'est à peu près ça... Une sorte d'énigme à découvrir, mais que je n'ai pas comprise. L'impression d'un livre à contraintes.

En fait, c'est peut-être bien cela la clé : l'auteur réussit à transmettre à son lecteur un sentiment de paranoïa, l'impression de n'être pas seul dans la pièce, qu'on regarde par dessus son épaule, qu'il y a un complot, un sens caché...

Comme éléments, trois personnages que je suppose fictifs, liés par leur nom:

I, p 24-26

C'est en janvier 1632 [...] qu'eut lieu au Waagebouw d'Amsterdam la dissection publique du cadavre d'un malfaiteur condamné pour vol et pendu haut et court peu d'heures auparavant [...Le] spectaculaire événement, représenté par Rembrandt [...] la leçon d'anatomie du professeur Nicolaas Tulp, donnée chaque année au coeur de l'hiver [...] faisait véritablement date dans le calendrier de l'époque [...] Le spectacle, donné en présence d'un public payant [...] René Descartes semble avoir compté au nombre des spectateurs.

III, p 99

[O]n s'était lancé dans une interminable conversation sur la composition d'un roman qui devait démentir un certain nombre de faits avérés et s'enferrer dans diverses contradictions de manière telle que peu de lecteurs --très peu de lecteurs-- fussent en mesure de reconnaître le réalité en partie horrible, en partie totalement insignifiante qui était cachée dans le récit.

V, p 157

Dans de nombreuses régions du Congo, la population autochtone est presque totalement décimée par le travail forcé obtenu à grands renforts de mauvais traitements [...] Aucun rapport annuel ne consigne ces victimes anonymes dont le nombre entre 1890 et 1900, est estimé à quelques cint cent mille par an. Dans le même laps de temps, les actions de la Compagnie de chemin de fer du Congo grimpent de 320 à 2850 francs belges.

VII, p 232

Il suffisait, en un instant de concentration extrême, d'assembler syllabe par syllabe le mot clé dissimulé dans la charade, et tout serait de nouveau comme avant.

Romans ToC
Marc Girod
Last modified: Wed Jul 14 11:45:29 EEST 2004