L'amant

Marguerite Duras
Les Éditions de Minuit, 1984

p. 40

[...] c'est là que je vois clairement la folie pour la première fois. Je vois que ma mère est clairement folle. Je vois que Dô et mon frère ont toujours eu accès à cette folie.

p. 57

Aujourd'hui je lui dis que c'est un bien-être cette tristesse, celui d'être enfin tombée dans un malheur que ma mère m'annonce depuis toujours quand elle hurle dans le désert de sa vie.

p. 69

Toute communauté, qu'elle soit familiale ou autre, nous est haïssable, dégradante.

Nous sommes ensemble dans une honte de principe d'avoir à vivre la vie.

p. 100

Je me souviens mal des jours. L'éclairement solaire ternissait les couleurs, écrasait. Des nuits, je me souviens.

Romans
Marc Girod