Anna Karénine

Léon Tolstoï, 1877
Traduction anonyme, 1886
Pocket, 2012

Première partie

I

p. 9 (incipit)
Tous les bonheurs se ressemblent, mais chaque infortune a sa physionomie particulière.

Deuxième partie

XI

p. 221
Ce qui pour Wronsky avait été pendant près d'un an le but ultime et suprême de sa vie, pour Anna un rêve de bonheur, d'autant plus enchanteur qu'il lui paraissait invraisemblable et terrible, s'était réalisé.

XXXV

p. 345
« Je viendrai quand vous serez mariée, dit celle-ci.
— Je ne me marierai jamais.
— Alors je n'irai jamais.
— Dans ce cas, je ne me marierai que pour cela. N'oubliez pas votre promesse », dit Kitty.

Troisième partie

XIII

Personne, excepté ses familiers, ne soupçonnait qu'Alexis Alexandrovitch, cet homme froid et raisonable, fût la proie d'une faiblesse en contradiction absolue avec la tendance générale de sa nature. Il ne pouvait voir pleurer un enfant ou une femme sans perdre son sang-froid ; la vue de ces larmes le troublait, le bouleversait, lui ôtait l'usage de ses facultés. Ses subordonnés le savaient si bien qu'ils mettaient les solliciteuses en garde contre tout accès de sensibilité afin de ne pas compromettre leur affaire. « Il se fâchera et ne vous écoutera plus », disaient-ils. Effectivement, le trouble que les larmes causaient à Alexis Alexandrovitch se traduisait par une colère agitée. « Je ne peux rien pour vous, veuillez sortir », disait-il généralement en pareil cas.

Septième partie

X

p. 862
[...] si elle ne peut pardonner ma situation, dites-lui combien je souhaite que jamais elle ne vienne à la comprendre. Pour pardonner, il faut avoir souffert, et Dieu l'en préserve !

Romans
Marc Girod