Les belles images

Simone de Beauvoir, Gallimard 1966
Folio, 1994

Chapitre II

pp. 72-73
[...] tout va beaucoup mieux qu'avant, tout ira mieux plus tard. Certains pays sont mal partis : l'Afrique noire en particulier ; la poussée démographique en Chine et dans toute l'Asie est inquiétante ; cependant, grâce aux protéines synthétiques, à la contraception, à l'automation, à l'énergie nucléaire, on peut considérer que vers 1990 sera instaurée la civilisation de l'abondance et des loisirs. La terre ne formera plus qu'un seul monde, parlant peut-être — grâce aux traductions automatiques — une langue universelle ; les hommes mangeront à leur faim, ils ne consacreront au travail qu'un temps infime ; ils ne connaîtront plus la douleur ni la maladie.
p. 77
Jean-Charles leur a raconté les commencements de l'univers, des nébuleuses aux étoiles, de la matière à la vie : elles ont trouvé cette histoire merveilleuse. Louise s'est passionnée pour un livre d'astronomie, très simple, avec de belles images.

Chapitre III

p. 94
— [...] Nous entrons dans une ère nouvelle où les hommes deviendront inutiles.
— Pas nous ! dit Thirion. Il y aura toujours des avocats parce que jamais une machine ne sera capable d'éloquence.
— Mais les gens ne sont peut-être plus sensibles à l'éloquence, dit Jean-Charles.
— Allons donc. L'homme est un animal parlant et se laissera toujours séduire par la parole. Les machines ne changeront pas la nature humaine.
— Justement si !

The Singularity is Near, Homo Deus,
Romans
Marc Girod