Écrits politiques

I. 1914-1920
Antonio Gramsci
édités par Robert Paris, Gallimard 1974-1980

Un peu déçu, je l'avoue. Pas vraiment trouvé de penseur qui renouvelle et enrichisse Marx. Peut-être quand même une pensée originale, mais enterrée sous un fatras (enthousiaste naïf ?) qui (anachronisme ?) s'apparente à la langue de bois. La cause en est en partie qu'il s'agit pour beaucoup de commentaires à la petite semaine dans L'Ordine Nuovo. L'originalité serait un ouvriérisme fondé sur les rapports professionnels autour de la technologie dans l'usine, et un investissement dans les Conseils d'usine (proches des Soviets).

Introduction

p. 27
[Pour] Gramsci, l'adhésion à la Révolution russe ne signifie pas nécessairement, dans un premier temps au moins, adhésion au bolchévisme, ni a fortiori, au « léninisme » — doctrine forgée par Zinoviev à partir de 1923 pour faire pièce à Trotski [...]

Première partie : Écrits de jeunesse (1914-1918)

Deuxième partie : L'« Ordine Nuovo » et les Conseils d'usine (1919-1920)

L'année révolutionnaire

p. 298
L'Armée rouge de l'État ouvrier russe est aux portes de Irkoutsk et d'Odessa : l'amiral Koltchak est coupé de ses bases et on peut prévoir sa capture et sa condamnation par un tribunal d'ouvriers et de paysans sibériens ; le général Denikine est repoussé jusqu'à la mer sous la protection des cuirassés français et anglais. L'avance victorieuse de l'Armée rouge est l'événement le plus important de l'année 1919 [...]

La fonction historique des grandes villes

p. 305
[L'État] italien doit être décapité à Milan et non pas à Rome [...] Rome en tant que ville n'a aucune fonction dans la vie sociale italienne, elle ne représente rien ; elle subira la dure loi que l'État ouvrier oppose aux parasites.

La classe ouvrière, instrument de production

p. 330
L'Avanti ! a publié hier [2 avril 1920] une note sur le mouvement qui s'est formé parmi les ouvriers victimes du lock-out pour organiser une émigration de main-d'œuvre spécialisée vers la Russie des Soviets.

Le programme de « L'Ordine Nuovo »

II, p. 373
[Le] Conseil d'usine est une institution de caractère « public », tandis que le parti et le syndicat sont des associations de caractère « privé ». L'ouvrier est amené à faire partie du Conseil d'usine en tant que producteur, c'est-à-dire par une conséquence de son caractère universel, par une conséquence de sa position et de sa fonction dans la société, de la même façon que le citoyen est amené à faire partie de l'État démocratique parlementaire.

Essais
Marc Girod