Gilles Cohen-Tannoudji, 1995-1998
Hachette Littératures, Pluriel
Pour l'esprit scientifique, écrivait Gaston Bachelard, « tracer nettement une frontière, c'est déjà la dépasser ».
Le quantum d'action apparaît comme le coût du quantum d'information.p 75
Toutes les deux [h et k] témoignent d'une limitation de principe de la connaissance humaine : toute connaissance a un coût.
Je propose d'utiliser la notion d'horizon qui partage avec le phénomène de Bohr la propriété d'unir « subjectif » et « objectif ».
p 77
Le monde réel est maintenant pensé comme le lieu de toutes les lignes d'horizon possibles ; la théorie quantique s'avère ainsi être la théorie du mouvement des lignes d'horizon. Je qualifierai d'« horizontaux » les concepts quantiques pour signifier qu'ils décrivent non pas le « monde réel » au sens où on entend d'ordinaire cette expression conformément à une longue tradition philosophique qui « chosifie » ou « substantilise » le réel, mais ses lignes d'horizon.
Les constantes ne sont pas les constantes physiques de l'Univers, mais des constantes universelles de la physique ; elles expriment une « autodiscipline » nécessaire à notre pensée dans ses rapports à la nature.
Il n'y a pas de connaissance scientifique sans sujet de cette connaissance.
Hawking franchit donc le pas qui consiste à attribuer une entropie à un trou noir. En considérant un trou noir en équilibre thermique avec un corps... noir, il montre que l'entropie du trou noir est proportionnelle à la surface de son horizon. Ce qui est intéressant pour notre propos, c'est que la formule de Hawking qui exprime l'entropie d'un trou noir en fonction de la surface de son horizon, fait intervenir les quatre constantes G, c, h et k !
À partir de cette approche, Hawking développe une nouvelle théorie de l'univers primordial, qui serait une alternative à la théorie des supercordes qui porte les espoirs des physiciens des particules.