Qu'est-ce que la philosophie ?

de Gilles Deleuze et Félix Guattari
Les Éditions de Minuit, 1991

Un peu comme dans le film, la Belle Noiseuse : une marche d'approche un peu confuse vers quelque chose d'un peu décevant. Un mythe un peu simpliste, naïf (Spinoza). Dans la Belle Noiseuse, la confusion avait une valeur. Aussi, j'avoue que je trouve que le livre prète le flan à la critique de Sokal / Bricmont. Certaines phrases, en particulier dans la partie II (mais avant déjà : des abus de fractals notamment) relèvent du charabia. Un texte souvent elliptique avec des références foisonnantes, comme si la communication avait déjà eu lieu.

Introduction, p 8

La philosophie est l'art de former, d'inventer, de fabriquer des concepts.

Qu'est-ce qu'un concept, p 32

La communication vient toujours trop tôt ou trop tard.

2. Le plan d'immanence, p 39

Les concepts sont des surfaces ou volumes absolus, difformes et fragmentaires, tandis que le plan est l'absolu illimité, informe, ni surface ni volume, mais toujours fractal.

p 59

On dirait que LE plan d'immanence est à la fois ce qui doit être pensé, et ce qui ne peut pas être pensé. Ce serait lui, le non-pensé dans la pensée.

[ La notion de plan réfère à une structure naïve de la pensée, prise pour immanente mais en fait transcendante. Le concept de plan lui-même est pris dans une acception floue et non mathématique. ]

p 77

Mais, sous les plus hautes ambitions de la dialectique [...] on retombe dans la plus misérable condition [...] : la réduction du concept à des propositions comme simples opinions ; [...] le modèle d'un savoir qui ne constitue qu'une opinion prétendue supérieure, Urdoxa [...]

p 97

Nous, aujourd'hui, nous avons les concepts, mais les Grecs ne les avaient pas encore ; ils avaient le plan, que nous n'avons plus. [et citation de Hölderlin]

p 101

Dans la trinité Fonder-Bâtir-Habiter, ce sont les Français qui bâtissent, et les Allemands qui fondent, mais les Anglais habitent.

II Philosophie, science logique et art
5 Fonctifs et concepts p 123

Le perspectivisme ou relativisme scientifique n'est jamais relatif à un sujet : il ne constitue pas une relativité du vrai, mais au contraire une vérité du relatif [...]

p 152

Il est toujours fâcheux que les savants fassent de la philosophie sans moyen réellement philosophique, ou que les philosophes fassent de la science sans moyen effectivement scientifique (nous n'avons pas prétendu le faire).

History,
Philo ToC
Marc Girod
Last modified: Wed Feb 23 09:42:35 EET 2005