Un livre recommandé par Harri Pöyhönen,
auquel je dois de nombreuses et très importantes lectures
(Hofstadter,
Pirsig, entre autres).
J'avoue que j'ai eu beaucoup de mal.
Le Zen, présenté ainsi, n'est qu'un réalisme, parmi d'autres.
Banalisé, démystifié.
L'auteur utilise un vocabulaire existentialiste,
dans l'air du temps sans doute,
mais sans en maîtriser les concepts.
Il présente en particulier le néant comme un Non-Moi, pendant de l'Être,
commettant donc la transgression de
l'interdit de Paménide,
communément, à la Platon.
Je sens bien que je n'ai pas fabriqué cette vérité nouvelle avec un matériel ancien ; je ne l'ai pas fabriquée, je l'ai reçue, elle est arrivée dans mon conscient en un instant de détente intérieure.
C'est tout à fait analogue au problème d'« Achille et de la tortue » : la façon de poser le problème l'enferme dans les limites qu'il s'agit de franchir et le rend donc insoluble.
Le Zen dit à l'homme qu'il est libre dès maintenant, qu'il n'existe aucune chaîne dont il ait à s'affranchir.[...] s'il prend l'initiative de parler, ce sera seulement pour proposer avec discrétion telles idées, sans éprouver le besoin d'être compris.
Mon organisme est un chaînon dans l'immense chaîne des causes et effets cosmiques, et je ne puis voir son sens réel qu'en le considérant à sa place réelle, dans ses connexions réelles avec tout le reste, c'est-à-dire en le considérant du point de vue de l'Univers, en tant qu'homme universel et non en tant qu'homme particulier [,,,]
L'émotion représente un court-circuit de l'énergie vitale de l'homme entre son centre instinctif, négatif, et son centre intellectuel, positif.
p. 83
Tous les mouvements intérieurs et extérieurs de l'homme ont un unique moteur premier, son besoin naturel d'être-en-tant-que-distinct, c'est-à-dire son besoin naturel d'« exister » [...]
p. 84
Derrière tout ce que l'homme vit, se débat en lui le procès illusoire de son être ou de son néant. L'attention de l'homme est fascinée par les péripéties de ce procès, et celles-ci lui paraissent sans cesse importantes et nouvelles [...]
Mon angoisse résulte de la rencontre du Non-Moi elle traduit ma peur d'être vaincu dans cette rencontre.
[...]
Derrière l'angoisse phénoménale, ou « physique », ressentie dans le plan des phénomènes, il y a une angoisse nouménale, ou « métaphysique », qui réside en amont de mes phénomènes.
[...] c'est parce que la perception de l'existence physique de mon bras participe de l'absolu, de l'intemporel, qu'un amputé sent encore l'existence du bras qu'il n'a plus.
[...] si je regarde la vie de mon corps, je constate que toutes sortes de travaux merveilleux s'y réalisent spontanément [...] Après une blessure, il est reconstruit [...]
Le Principe travaille sans cesse en moi dans le sens de l'éclosion du satori (comme ce même Principe travaille dans l'oignon de la tulipe vers l'éclosion de la fleur).
S'il est vrai que le satori se déclenche après tels et tels phénomènes, et à l'occasion de tels phénomènes, il ne saurait être déclenché, causé, par aucun phénomène.
Lorsque j'évoque telle époque de ma vie passée, je la sens tout autrement que je ne l'ai sentie au moment même ; en effet, quand je l'évoque, je suis débarrassé de cette vertigineuse aspiration vers un avenir meilleur, qui m'habitait alors, m'arrachant au moment même et m'empêchant de le vivre ; ainsi s'explique en moi le regret d'une durée que je n'ai pourtant pas goûtée.
La « partiellité » n'est pas mauvaise, mais seulement la « partialité », c'est-à-dire la croyance ignorante dans le caractère total de ce qui n'est que partiel.
Passage du texte Zen : Inscrit sur l'esprit croyant, p. 256
« Lorsque nulle discrimination n'est faite entre ceci et cela, Comment une vision partiale et préconçue surgirait-elle ? »
La seule tâche qui nous incombe est de comprendre la réalité et de nous laisser transformer par elle.