Ainsi parlait Zarathoustra

Also sprach Zarathustra
1ère et 2ème parties (1883)
de Friedrich Nietzsche
Traduction: Geneviève Blanquis
Édition bilingue, Aubier-Flammarion 1969

Poème - En fait souvent proche de l'aphorisme. Une dérision certaine, des jeux de mots. Le texte me met parfois mal à l'aise.

Première partie

Prologue

3, p 57

« Je vous enseigne le Surhumain. L'homme n'existe que pour être dépassé. Qu'avez-vous fait pour le dépasser? [...] »

p 59

[...] ne croyez pas ceux qui vous parlent d'espérances supra-terrestres. Sciemment ou non, ce sont des empoisonneurs.
Blasphémer Dieu était jadis le pire des blasphèmes, mais Dieu est mort et morts avec lui ces blasphémateurs.

p 61

Ce n'est pas votre péché, c'est votre plate satisfaction qui crie au ciel; c'est votre parcimonie, même dans le péché qui crie au ciel.

Les discours de Zarathoustra

De la guerre et des guerriers, p 127

Pour un vrai guerrier, «tu dois» sonne mieux que «je veux». Même ce que vous aimez le mieux, faites en sorte qu'on vous l'ordonne.
Mais votre pensée la plus haute, laissez-moi vous la prescrire; la voici: l'homme est ce qui doit être dépassé.

De l'ami, p 141

Il faut honorer dans son ami l'ennemi même. Peux-tu venir tout prêt de ton ami sans passer dans son camp? Il faut avoir en son ami son meilleur ennemi. C'est en lui résistant que tu seras le plus prêt de son coeur.

Deuxième partie

Des miséricordieux, p 201

Depuis que l'homme est homme, il a trop peu connu la joie; voilà, mes frères, le seul péché originel.

Des âmes sublimes, p 255

Et vous me dites, amis, que des goûts et des couleurs il ne faut point débattre ? Mais toute vie n'est qu'une querelle au sujet des goûts et des couleurs.

De la prudence humaine, p 303

Ma première prudence humaine, c'est de me laisser duper et de ne pas me méfier des trompeurs.
La première prudence qui règle mon destin, c'est d'être nécessairement sans prudence.

p 307

Mais vous, je veux vous voir costumés, vous mes proches, mes congénères; je veux vous voir parés, gonflés de vanité et de dignité dans votre rôle de bons et de justes.
Et moi-même, j'irai m'asseoir parmi vous, travesti -- afin que nous soyons sûrs de nous méconnaître, vous et moi -- voilà ma dernière prudence humaine.

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Philo ToC
Marc Girod
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