Ralentir ou périr

L'économie de la décroissance
Timothée Parrique
Éditions du Seuil, 2022

Introduction. L'économie, une question de vie ou de mort

p. 11
L'effondrement écologique n'est pas une crise, c'est une tabassage.

1. La vie secrète du PIB. Entre phénomène et idéologie

L'économie anthropologique

p. 21 [Amartya Sen]
Ce qui compte, au final, ce n'est pas le « pouvoir d'achat » mais plutôt le « pouvoir de vivre ».

2. L'impossible découplage. Les limites écologiques de la croissance

Croissance verte et découplage

Le découplage une fake news

Problème n° 1 : on ne parle que de carbone
Problème n° 2 : on ne comptabilise pas les importations
Problème n° 3 : le découplage n'est souvent que temporaire
Problème n° 4 : les ordres de grandeur sont insuffisants
Problème n° 5 : les taux de croissance sont minuscules

Un découplage improbable

Limite n° 1 : l'augmentation des dépenses énergétiques
Limite n° 2 : les effets rebond
Limite n° 3 : l'empreinte écologique des services
Limite n° 4 : les limites du recyclage
Limite n° 5 : les freins technologiques
p. 90
l'hypothèse d'un découplage foudroyant qui permettrait de verdir le PIB et concilier croissance économique et soutenabilité écologique ne passe pas l'épreuve des chiffres.

3. Marché contre société. Les limites sociales de la croissance

La sphère de la reproduction
pp. 91-92
Qui préparait le dîner d'Adam Smith ? [...] Réponse : sa mère. [...] Autrement dit, la production des travaux d'Adam Smith dépendait de la reproduction de ses capacités à écrire, tâche qui incombait à sa mère.
Le budget temps de l'économie
Le fantasme magique de l'innovation
Le « progrès technique » nous fait-il vraiment gagner du temps ?
La contradiction de la reproduction sociale
pp. 102-103
Plus une activité est rentable, plus elle capte les investissements [...] Comment sinon expliquer qu'il y ait en France presque autant d'agents immobiliers (249 000 personnes) que de chercheurs (295 754 personnes) ?
Triste croissance
Qu'est-ce que la marchandisation ?
La corruption des marchandises
La marchandisation comme dissolution du social
pp. 112-113
La croissance économique provoque la détérioration du tissu social et s'en nourrit, ce que Jacques Généreux appelle la « dissociété », « cette force centrifuge qui éclate en éléments rivaux les composants autrefois solidaires d'une société humaine ».
p. 113
« Permettre au mécanisme du marché d'être le seul directeur du destin des êtres humains et de leur environnement naturel entraînerait la démolition de la société » [Karl Polanyi]
p. 114
Si comme le soutient l'anthropologue David Graeber, ce sont les relations non-marchandes qui maintiennent la cohésion d'une société, la marchandisation devient problématique car elle érode ce ciment social.
p. 115
Dans la logique du don [...] décrite par Marcel Mauss dans son Essai sur le don, c'est l'impossibilité de rembourser immédiatement et exactement ce que l'on doit qui fait vivre le lien social.
L'économisation des mentalités
p. 117
Faire croître la production marchande, c'est toujours un peu comme faire un nouveau pull avec la laine d'un ancien pull. Tout d'abord, il n'y aura jamais plus de pull qu'il n'y a de laine (limite écologique). Ensuite, tricoter demande du temps, un temps qui ne sera pas passé à faire autre chose (limite sociale).

4. Fausses promesses. Les limites politiques de la croissance

La pauvreté
Les inégalités
L'emploi
Budget public
La qualité de la vie

5. Petite histoire de la décroissance. De l'objection de croissance à la post-croissance

6. Un chemin de transition. Mettre l'économie en décroissance

Une réduction de la production et de la consommation
Pour alléger l'empreinte écologique
p. 196
L'économie est un métabolisme qui consomme des ressources et produit des déchets. Du strict point de vue physique, l'économie ne produit et ne consomme pas, elle ne fait que transformer.
Planifiée démocratiquement
Dans un esprit de justice sociale
Et dans le souci du bien-être

7. Un projet de société. Vers une économie de la post-croissance

Une économie stationnaire
p. 220
Une économie stationnaire post-croissance aurait un PIB stable, au même titre que ce que les économistes appellent une « stagnation séculaire », le ralentissement ou l'annulation des taux de croissance, comme on l'observe au Japon depuis le milieu des années 1990.
À la différence du Japon, une économie de croissance qui n'arrive plus à croître, la taille d'une économie de la post-croissance ne serait pas choisie au hasard.
En harmonie avec la nature
Où les décisions sont prises ensemble
pp. 227-228
L'objectif n'est pas de planifier l'économie à l'oreiller et à la chaussure près, mais de permettre une délibération plus inclusive sur les choix de production. Il est relativement simple et rapide de produire par les prix et pour les profits, surtout dans une entreprise hiérarchique où seulement une poignée d'individus décident. Il est plus compliqué de produire par les besoins et pour le bien-être en incluant les intérêts d'une communauté élargie de parties prenantes. [...]
Le modèle de l'entreprise à mission viendrait donc remplacer celui de l'entreprise à but lucratif.
Où les richesses sont équitablement partagées
p. 234
Il existe toute une infrastructure d'assurances qui permet de protéger partiellement les individus contre le chômage et la pauvreté. Et si l'on allait plus loin en élargissant la logique de la sécurité sociale à une « sécurité économique » ?
Afin de pouvoir prospérer sans croissance

8. Controverses. 12 critiques de la décroissance

Repoussoir ?
Douloureuse ?
p. 245
Les coûts de la croissance dans un pays comme la France ont largement surpassé ses bénéfices, l'économie est devenue une « déséconomie », la productivité est devenue une « contre-productivité », et nous avons un intérêt manifeste à décroître.
Inefficace ?
Appauvrissante ?
Égoïste ?
Austéritaire ?
Capitaliste ?
Anti-innovation ?
Anti-entreprise ?
Contre nature ?
Inacceptable ?
Totalitaire ?

Conclusion. Déserter le capitalisme

p. 270
L'absurdité de la situation ne manquera pas de consterner les générations futures, qui se demanderont à bon droit comment nous en sommes venus à organiser la société autour d'un unique indicateur monétaire, de la même manière que nous nous moquons aujourd'hui de ces tribus qui faisaient des sacrifices pour influencer la météo.
p. 277
J'arrête ici. Car c'est l'heure de la sieste.

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