Marche forcée

Miklós Radnóti
Œuvres 1930-1944
Traduit par Jean-Luc Moreau
Phébus, 2000

Chant de pasteurs à la mode nouvelle

Un petit canard...

p. 51
la belle au soleil ira se sécher
et claquant des dents voudra que je vienne
entre ses cuisses mélodieuses.

Sifflote avec le vent

p. 52
Je t'aime !
Le bouton de tes seins clignote
en étoile qui va dormir !

Ciel écumeux

Federico Garcia Lorca

p. 93
Parce l'Espagne t'aimait,
que les amants disaient tes vers,
ils sont venus, ils t'ont tué

Quatrième églogue

p. 108
Tu as marché sur des sommets de vent et de lumière
et vu s'agenouiller dans les buissons d'épines
de la montagne un doux chevreuil au crépuscule ;
sur un arbre au soleil tu as vu perler la résine,
et sortir de la rivière une fille toute nue...
Un grand lucane un jour sur ta main s'est posé...

Souvenir ni sortilège

p. 120
je savais qu'armé d'un glaive un ange était là toujours
qui me suivait, me gardait, qui me porterait secours.

Septième églogue

p. 125
car je ne sais plus ni mourir, ni vivre sans toi désormais.

Le mois des gémeaux

p. 141
Nous nous aimons beaucoup, aussi ne nous écrivons-nous presque pas. Notre affection est trop solide pour avoir besoin de preuves épistolaires.

Poésie ToC
Marc Girod
Last modified: Thu Nov 3 12:20:20 EET 2005