Le diable et le bon dieu

Jean-Paul Sartre
Folio, Gallimard 1951

p 15

Le banquier
La violence c'est bon pour ceux qui n'ont rien à perdre.

p 56

Heinrich
On est un traître quand on trahit.
Goetz
On trahit quand on est un traître.

p 78

Goetz
Vous êtes tous les mêmes, vous autres, les réalistes, quand vous ne savez plus que dire, c'est le langage des idéalistes que vous empruntez.

p 81

Catherine
Pourquoi faire le Mal ?
Goetz
Parce que le Bien est déjà fait.
Catherine
Qui l'a fait ?
Goetz
Dieu le Père. Moi j'invente.

p 93

Nasty
Les hommes de Dieu détruisent ou construisent et toi tu conserves.
Goetz
Moi ?
Nasty
Tu mets du désordre. Et le désordre est le meilleur serviteur de l'ordre établi.

p 108

Heinrich
Tu prends beaucoup de peine pour rien, fanfaron du vice ! Si tu veux mériter l'Enfer, il suffit que tu restes dans ton lit. Le monde est iniquité ; si tu l'acceptes, tu es complice, si tu le changes, tu es bourreau.

p 122

Nasty
Il y a deux espèces de pauvres, ceux qui sont pauvres ensemble et ceux qui le sont tous seuls. Les premiers sont les vrais, les autres sont des riches qui n'ont pas eu de chance.

p 124

Goetz
Humble tant qu'on voudra mais pas modeste.

p 247

Hilda
Tu ne seras jamais pareil à eux. Ni meilleur ni pire : autre. Et si vous tombez d'accord, ce sera par malentendu.

Theater ToC
Marc Girod
Last modified: Sun May 15 16:21:42 EEST 2005