L'enfant philosophe

Éric-Émmanuel Schmitt

Conférence à Helsingin Kaupungin teatteri, Studio Elsa, le 12 mai 2005.

On porte un livre comme une femme un enfant. On le nourrit, de ses expériences, des ses souvenirs, mais il reste autonome.
Écrire, c'est accoucher, cela prend un relativement court instant.
Ses livres, c'est quand on les écrit qu'on les découvre.

L'homme est créateur par dépit, par jalousie. Si j'étais une femme, me donnerais-je autant de peine ?
Freud prétend que la femme se définit par un manque (de pénis). Je (Schmitt) pense le contraire. C'est pour cela que l'homme est créateur (ou destructeur).

Une découverte pour moi : il y a beaucoup d'enfants dans mes livres. Quel est leur rôle ?

L'enfant est le héros philosophique par excellence. Il cherche. L'étonnement pour Platon n'est-il pas la vertu de l'enfance ?
La philosophie consiste à demander, et à fournir des explications.

L'adulte croit savoir et cesse de s'interroger. Il est spontanément idiot : il répond.

L'enfant est sincère, authentique [paradoxe !]
L'enfant n'a que sa raison, pas de culture.
Face au chaos, l'enfant pense qu'il y a un ordre dessous.

L'adulte fait le deuil de la vérité. Il a des hypothèses.
Le défaut de la jeunesse : singulier - croire au définitif, à l'absolu.

Ibrahim : Momo a été abandonné deux fois,
Pas de transmission (de savoir, de culture) [Note: Sonigo !]
La curiosité est une forme de la tolérance.
Personne ne les regarde, ils se regardent.

Oscar : malade et Mamie Rose : bénévole.
Solitude d'Oscar. Les adultes ont peur pour lui, Les médecins ressentent leur échec thérapeutique.
Il est caché par sa leucémie.

L'esprit d'enfance vient tard.


Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran, Oscar et la dame rose,
Conférences ToC
Marc Girod
Last modified: Fri May 27 09:22:58 EEST 2005