Principe de précaution : où poser les limites ?

La méthode scientifique, Nicolas Martin
Avril 2017

Pierre-Henri Gouyon:

Les OGM posent tellement de problèmes autres que ceux qui sont de l'ordre du principle de précaution qu'à la limite je dirais que c'est devenu un coté un peu accessoire [...]. Le vrai problème des OGM c'est le fait que les gènes sont brevetés, ça c'est pas une incertitude, le fait qu'on sait parfaitement que n'importe quel champ d'OGM va diffuser ses gènes sur les champs d'à coté, que donc les voisins vont être contaminés par les gènes, alors c'est sûr que j'emploie le mot contaminé mais que l'État français ne le fait pas parce que le lobby des producteurs de semences l'ont obligé à ce qu'on ne dise pas contamination mais présence fortuite, qui est un gros mensonge, fortuite, ça veut dire qu'on ne savait pas alors qu'on sait justement, il n'y a pas d'incertitude là.
Les compagnies d'assurance et de réassurance ont absolument refusé d'assurer les OGM. C'est des gens qui s'y connaissent. Ils savent ce que c'est que du risque. Quand ils disent on refuse d'assurer, ça veut dire on sait tellement pas ce qu'il faudrait assurer que du coup on est dans un degré d'incertitude tel qu'on refuse de gagner de l'argent avec ça.

France Culture
Marc Girod