Taxe carbone : nécessaire ?

6 juin 2023

Rodolphe

54 minutes : 
Personnellement je pense qu’on peut convaincre, a minima, la majorité de ceux qui veulent réduire les émissions de CO2 de l’importance d’une tarification du carbone et, ça, peu importe leur sensibilité.

Vous pensez que la technologie va permettre de réduire significativement les émissions de CO2 ?
Une tarification du carbone aidera les alternatives technologiques aux ressources fossiles à se déployer rapidement.
Vous pensez qu’il faut aussi faire des efforts au niveau de la consommation ?
Une tarification du carbone permet de réduire préférentiellement les activités les plus dommageables et, donc, de faire porter les efforts où ils ont le plus d’effet.
Vous pensez que la transition écologique doit aussi être l’occasion de réduire les inégalités ?
Une tarification du carbone avec redistribution des recettes peut permettre d’associer effet incitatif et soutien aux plus défavorisés.
Philoxime : Et si vous êtes opposés à une tarification du carbone parce que vous trouvez qu’il faudrait commencer par un impôt sur la fortune climatique ou une taxe sur les jets privés, demandez-vous si ces propositions sont vraiment mutuellement exclusives… et aussi allez-voir la fin de ma vidéo où je discute de ces différentes idées.

Maxime (@Philoxime)

43 minutes : 
Un paquet tarification du carbone plus redistribution, imparfait mais politiquement faisable, est certainement préférable à pas de tarification du carbone du tout.
Bien sûr, il ne suffira sans doute pas de concevoir une politique parfaitement juste et efficace pour convaincre la population, comme le montre une étude des perceptions des Français, réalisée à la fin du mouvement des gilets jaunes.
Les Français ont tendance à surestimer leurs propres pertes et à penser qu'une taxe carbone avec revenu universel est régressive, et elle a été considérée à tort comme inefficace pour le climat.
L'expérience dans d'autres pays montre aussi que les opposants à la tarification du carbone pourront avoir tendance à tabler sur la mauvaise compréhension par le public du principe des taxes pigouviennes, et a braqué les projecteurs sur les hausses de prix en omettant de prendre en compte les mesures redistributives.
Plusieurs études montrent qu'un élément central pour la tarification du carbone est le degré de confiance dans les institutions publiques. Ainsi, les pays avec les plus hauts taux de confiance dans la classe politique sont aussi ceux dans lesquels le soutien à la tarification du carbone sont les plus élevés, comme c'est le cas en Suède.

Gilles (@Heu7reka)

1 h 22 : 
Il existe principalement deux manières d'imposer un prix du carbone à l'économie : Si l'approche de la taxe est plus simple et plus transparente la méthode du marché est souvent préférée pour des raisons politiques : plus facile à faire accepter, plus facile à intégrer aux institutions déjà en place, plus facile à ajuster aussi via la distribution de quotas gratuits. La conformité avec les institutions est la raison qui a poussé l'Europe à adopter un marché de quotas carbone. Celui-ci se limite pour le moment à l'industrie lourde, à l'aviation intra-européenne et aux centrales électriques fossiles, mais il est prévu de l'étendre en 2027 aux émissions des transports et du chauffage des bâtiments.

Épisodes 1, 2 et 3,
Le réveilleur