« La Captive »

Chantal Ackermann à la recherche du trouble

Jean-Luc Douin
Le Monde du vendredi 29 juillet 2005

« Il en est des plaisirs comme des photographies, écrit Proust, ce qu'on prend en présence de l'être aimé n'est qu'un cliché négatif, on le développe plus tard, une fois chez soi, quand on a retrouvé à sa disposition cette chambre noire intérieure dont l'entrée est condamnée tant qu'on voit du monde. »
Car elle dit ne pas croire à l'amour, au romantisme. Juste au désir et à l'affection. Il y a toujours, chez elle, la certitude que les amants, aussi épris soient-ils, ne seront jamais assimilables à une seule entité, qu'ils constitueront toujours deux personnes distinctes et découvriront tôt ou tard que leur prétendue moitié conserve une part de mystère, quelque chose d'inconnu, d'ignoré, qui leur échappe.

Le Monde ToC
Marc Girod
Last modified: Wed Aug 24 11:04:02 EEST 2005