Les inégalités explosent, l'instabilité politique menace

Le rapport d'une centaine d'économistes révèle l'envolée continue des écarts de richesses, tant dans les pays dévelppés que dans les émergents. Une radiographie d'une précision inégalée.
Marie Charrel, Marie de Vergès et Philippe Escande
Le travail de fourmi des chercheurs du WID [World Wealth and Income Database], coordonné par Facundo Alvaredo, Lucas Chancel, Thomas Piketty, Emmanuel Saez et Gabriel Zucman, a consisté à compléter ces informations [enquêtes déclaratives auprès des ménages menées par les grandes institutions (Banque mondiale, ONU, OCDE, etc.)] avec celles du fisc et avec les comptabilités nationales, ce qui n'avait jamais été fait auparavant.

Il s'agit de l'enquête la plus fouillée sur une longue période (1980-2016) et sur un nombre élevé de pays — près de soixante-dix en ce qui concerne les revenus.

[...] depuis les années 1980, le « top 1 % » des personnes les plus riches du monde a capté 27 % de la croissance du revenu, contre 12 % pour les 50 % les plus pauvres de la planète.
Dans le monde, le niveau de ces inégalités [du patrimoine] reste 20 à 30 % moins élevé que celui observé au début du XXe siècle. Néanmoins, il est reparti à la hausse depuis les années 1980, notamment aux États-Unis où le 1 % le plus riche détient 39 % du patrimoine des ménages en 2014, contre 22 % en 1980.

Le Monde
Marc Girod