Les rachats d’actions record en Bourse relancent le débat sur le partage de la valeur avec les salariés

Isabelle Chaperon, 24-26 décembre 2021
les entreprises de l’indice SBF 120 ont versé [52 milliards d’euros] en dividendes en 2021
ces mêmes entreprises ont dépensé [16 milliards d’euros—19 en tenant compte des 4 % de son capital que L’Oréal a acquis, le 7 décembre] en 2021 pour racheter leurs propres actions, selon les pointages réalisés à la fin novembre par la banque Natixis. [...] « Cette tendance va se poursuivre en 2022, le marché est porté par les excès de liquidités », soulignent Cédric Richard et Loïc Chenevier.
Ces montants donnent d’autant plus le vertige qu’ils sont destinés à partir en fumée. Car une fois les actions ramassées en Bourse, la plupart du temps, les entreprises les annulent. De quoi faire grimper mécaniquement —puisque le dénominateur se réduit— le bénéfice par action, indicateur de performance suivi de près par les analystes financiers. Et donc le cours de Bourse.
« Les rachats d’actions ne sont pas mauvais en soi mais, s’ils deviennent systématiques, cela peut être le signe que les dirigeants n’ont pas réussi à identifier des investissements rentables et qu’il est temps d’en changer », avance Christophe Nijdam, délégué général de l’Association française des investisseurs institutionnels, s’exprimant à titre personnel. « Cela reste purement artificiel, j’appelle cela la croissance du bénéfice par action pour les fainéants », ironise-t-il.

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Le Monde
Marc Girod
Sat Jan 15 09:22:09 2022