L’eurodéputée Li Andersson : « Poutine et Trump ont la même façon de parler de l’Europe »
Fabien Escalona, 10 décembre 2025
Au Parlement européen, au sein du groupe La Gauche,
coprésidé par l’Insoumise Manon Aubry et plutôt méfiant envers le réarmement
et le principe d’une défense européenne,
les positions de la Finlandaise Li Andersson
et de quelques autres eurodéputé·es scandinaves se distinguent.
[Elle] esquisse les principes d’une cohérence « antifasciste »
qui n’opposerait pas les investissements dans la défense
et ceux dans l’État social et la transition écologique.
[Il est important] de bien identifier la similitude
entre l’idéologie d’extrême droite que représente Vladimir Poutine
et celle que représente Donald Trump.
Les États-Unis et la Russie ont bien sûr des intérêts géopolitiques spécifiques.
Mais leurs dirigeants partagent une idéologie commune,
sans parler d’intérêts économiques qui pourraient s’aligner en Europe.
Je regrette qu’une partie de la gauche continue
à focaliser son discours anti-impérialiste sur les seuls États-Unis,
avec le réflexe de penser que « l’ennemi de mon ennemi est mon ami »,
ou du moins ne serait pas un adversaire,
car sa puissance permettrait au moins d’équilibrer les blocs de pouvoir à l’échelle mondiale.
Cette façon de penser est obsolète.
Premièrement parce que les rapports de force internationaux ont déjà changé
au détriment de l’hégémonie états-unienne.
Deuxièmement parce que les blocs géopolitiques ne sont plus clairement opposés
les uns aux autres, comme ce fut le cas pendant la guerre froide.
La Finlande avait une stratégie de non-alignement militaire,
et la Russie a précisément envahi un pays qui était dans une situation
de non-alignement militaire.
Contrairement à ce que j’entends souvent,
les perspectives d’adhésion à l’Otan de l’Ukraine étaient très vagues.
En plus de l’envoi d’armes, nous faisons campagne pour l’annulation de la dette de l’Ukraine.
Une politique étrangère antifasciste suppose donc un changement de paradigme économique.
Article,
Mediapart