Une histoire de la science arabe

Ahmed Djebbar
Entretiens avec Jean Rosmoduc
Éditions du Seuil, Points Science, 2001

1. Avènement et essor de l'Empire musulman

Une région agricole et marchande

Après ces quelques préambules, venons-en au Prophète lui-même.

Famille du prophète, p. 31

Les Omeyyades et la fin des conquètes

À part la poursuite et la fin de la conquête, qu'est-ce qui caractérise la dynastie omeyyade ? p. 38
J'ai dit précédemment que le Moyen-Orient avait inventé l'écriture ; il a aussi inventé ou réinventé l'État centralisé.

Splendeurs abbassides

Compte tenu de la multiplication des ethnies et des langues existant dans l'empire, cette administration centralisée fonctionnait-elle dans une seule langue, ou cela différait-il en fonction des réalités régionales ? p. 44
On peut évoquer les cas du grand poète persan Umar al-Khayyam. Dans ses fameux quatrains, il chante, en persan, le vin, la beauté et le temps qui passe. Mais il rédige ses ouvrages scientifiques en arabe, en particulier son fameux livre d'algèbre.

2. Les sciences en pays d'Islam

Les textes sacrés et la science

Et à part ces deux attitudes extrêmes, quelles autres interprétations a-t-on pu rencontrer ? p. 66
Al-Ghazzali s'interroge sur le bien-fondé de l'exercice des sciences rationnelles. Il dit : « En elles, il y a des parties indifférentes, des parties utiles et des parties nuisibles. Par exemple, les mathématiques ne sont pas nuisibles, elles sont même utiles puisqu'elles facilitent le calcul des héritages. » Cela étant, il précise qu'elles comportent quand même des aspects nuisibles parce que, dans leur dimension théorique, elles sont fondées sur le raisonnement, lequel dérive du syllogisme, lequel est l'instrument de la philosophie. Or, cette dernière est une discipline qui mène au relativisme. [...] on prend l'habitude de croire que des syllogismes corrects conduisent à la vérité [...] ce qui peut conduire à l'athéisme.

Tableau des sciences arabes, p. 67

L'Islam et la rationalité

Cette rationalité que vous évoquez, à quoi s'est-elle appliquée, au delà de l'étude du corpus religieux et de la langue arabe ? p. 77
On ne va pas demander un avis circonstancié à un militaire, ni à un chef politique. On va le demander à un mufti. Son jugement sera alors une fatwa.

Savants des pays d'Islam

A-t-on une idée du cursus suivi par ces savants, donc en gros, de l'organisation de l'enseignement ? p. 86
Le seconde phase, qui commence avec l'avènement du pouvoir seljoukide en 1055, est caractérisée par l'institution de collèges supérieurs, qui porteront le nom de madrasa.

3. Héritages et échanges

Les apports de l'Occident musulman

Saragosse, située bien plus au nord que Tolède, n'aurait-elle pas dû être reconquise plus tôt que cette ville par les catholiques ? p. 143
[Le royaume d'al-Mu'taman] était protégé efficacement contre les chrétiens de Castille par une armée de mercenaires, également chrétiens, dirigés par le fameux Rodrigo Diaz (m. 1099), plus connu sous le nom d'as-Sayyid [le Maître], titre honorifique que lui avait donné le roi de Saragosse et qui est devenu plus tard « El Cid El Campeador ».

4. L'astronomie

La période de traduction

à quel moment a-t-on procédé à de telles traductions d'ouvrages astronomiques et astrologiques ? pp. 161-162
[Les traités indiens] contenaient les premiers outils trigonométriques, telle la notion de sinus (les astronomes arabes la préféreront à la notion de corde utilisée par les Grecs).

5. Les mathématiques

6. La physique

Méthodologie de la science grecque, p. 244

Sa physique est essentiellement qualitative. Les formulations scientifiques ne sont pas mathématiques : pas de formules, pas d'équation chez Aristote. Cela change partiellement à partir d'Archimède.

La dynamique

Il est un chapitre de la Mécanique d'Aristote qui a été discuté et contesté dès le Moyen Âge, c'est celui qui concerne l'explication du mouvement des projectiles. Qu'en est-il dans l'Islam ? pp. 254-255
L'interprétation du Sagirite a rapidement soulevé des interrogations. [...] Aristote conjecture que l'air « conserve » en quelque sorte le mouvement amorcé [jusqu'à ce que] ce mouvement soit vaincu par la pesanteur. Le premier opposant [connu] est un philosophe et physicien alexandrin, Jean Philopon (VIe siècle). Il suppose que le lanceur communique au projectile un « élan ».

[... Ibn Sina] introduit la notion d'« inclination » (mayl).

Cela a-t-il un rapport avec la théorie de l'« impetus » énoncée par Jean Buridan au XIVe siècle ? p. 256
Buridan reprend exactement l'interprétation d'Ibn Sina.

7. Les sciences de la Terre et de la vie

La géologie

Y-a-t il eu des auteurs annonçant l'idée d'évolution des espèces ? pp. 297-300

Al-Masudi (IXe siècle), les Ikhwan as-Safa (Xe siècle), Ibn Sina (XIe siècle), al-Qazwini (m. 1283), Ibn Khaldun.

Philosophie médicale

Peut-on parler d'une « théorie médicale » ? p. 311-312
Depuis Hippocrate, les médecins pensent que le fonctionnement [de l'ensemble] est assuré par quatre « humeurs » : le flegme (ou lymphe), le sang, la bile jaune, la bile noire (ou atrabile). Ces quatre humeurs correspondent aux quatre éléments définis par la philosophie grecque (au moins depuis Empédocle) : la terre, l'eau, l'air et le feu.

Cinéma arabe, Averroès, L'Islam et la raison, Travels with a Tangerine, Aristote,
Histoire, Essais
Marc Girod
Last modified: Mon Oct 31 11:25:52 EET 2005